Élections législatives : appel de la section académique

La situation dans laquelle nous a plongés la décision irresponsable de la dissolution de l’Assemblée Nationale est d’une gravité inédite : la démocratie se retrouve à un point de bascule. L’extrême droite n’est plus qu’à quelques marches du pouvoir où elle pourrait dérouler sa politique raciste, xénophobe, homophobe, transphobe et anti-sociale, mettant en péril dès demain le quotidien de bon nombre d’habitants de ce pays.

Déjà, dans l’Education, des personnels sont victimes de pressions et menaces de l’extrême droite dans l’exercice de leur fonction. Les parents du collectif Parents Vigilants, créé par le parti Reconquête, se croyant investis d’une mission visant à sauver l’École d’une prétendue décadence, traquent, menacent, jettent en pâture des professeures coupables à leurs yeux de… simplement faire leur métier en organisant des projets pédagogiques autour du thème de l’exil et des migrations, de faire une séance d’éducation à la vie sexuelle et affective ou de faire un cours d’histoire sur l’Islam. C’est la confirmation que l’extrême droite ne tolère pas l’idée d’une école publique, laïque et émancipatrice, celle qui fait grandir les élèves et éveille les consciences, celle où la liberté pédagogique est au service de l’émancipation.

C’est avec beaucoup de gravité et conscient des enjeux pour l’avenir de l’Ecole que le SNES-FSU s’est engagé depuis plusieurs mois contre le Choc des savoirs avec son mot d’ordre « nous ne trierons pas nos élèves ». Plus que jamais, cet appel est d’actualité : à rebours de ce que porte l’extrême droite pour l’Ecole, nous sommes attachés au projet scolaire de l’École publique, laïque, gratuite et obligatoire : accueillir partout tous les élèves sans distinction d’aucune sorte, être ambitieux pour chacun, respecter et participer à une véritable liberté de conscience notamment par la construction de l’esprit critique autour de savoirs scientifiquement validés.

Le danger est imminent. Pour battre le RN, il faut aussi faire reculer la désespérance sociale dont l’extrême droite se nourrit. Cela passe par des mesures de rupture et de progrès social concrètes et immédiates (sur les salaires, les retraites, la protection sociale, les services publics, l’éducation, la protection de l’enfance...) qui montreront que les alternatives existent, à rebours de l’imposture sociale du RN.

Le SNES-FSU Normandie appelle à battre absolument l’extrême droite, pour rompre avec les politiques néolibérales dont elle se nourrit, parce que c’est une condition nécessaire pour que demain les revendications des personnels soient enfin entendues. Il le fait en toute indépendance vis-à-vis des partis politiques et avec la gravité liée à un contexte inédit de danger imminent pour les droits et les libertés, mais aussi avec exigence et sans concession pour un futur gouvernement. Conscient que le contrat social présenté par le Nouveau Front Populaire ne s’accomplira pas sans mobilisation dans la rue et sur les lieux de travail, le SNES-FSU Normandie appelle à voter dès le premier tour pour une véritable alternative de progrès et de justice sociale qui s’incarne dans le programme du Nouveau Front Populaire.