18 décembre 2024

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#LutinGate : en Normandie, on ne plaisante pas avec l’esprit de Noël !

#LutinGate : en Normandie, on ne plaisante pas avec l'esprit de Noël !

L’administration n’est pas réputée pour son sens de l’humour. Mais en Normandie, s’il y a bien un sujet avec lequel il ne faut pas plaisanter, c’est Noël, en toute laïcité bien sûr !

Le point de départ de cette histoire à dormir debout, c’est un concours (pas très laïque par ailleurs) de Noël qui a lieu chaque année dans ce petit collège de banlieue : les collègues sont invités à décorer la porte de leur salle de classe, avec des motifs rigolos ou originaux, à grands renforts de guirlandes et de papier crépon. Tout le monde y va de sa petite touche d’humour, les élèves et les collègues votent à la fin pour la plus belle porte, les gagnants ont des chocolats, et hourra, c’est Noël !

Cette année, une enseignante, engagée syndicalement en-dehors de ses heures de cours (ce qui est encore un droit…), a souhaité faire un clin d’œil à ses collègues (ses élèves ignorent tout de son engagement par ailleurs, ce sont des collégiens) et a fabriqué (sans intervention de ses élèves) la porte ci-dessous, ô combien subversive et révolutionnaire :

Porte de Noël - grève des lutins

Et là, branle-bas de combat : la DASEN, par un appel aussi matinal que courageux au principal du collège (où le climat scolaire est particulièrement dégradé cette année… sans que jamais la DSDEN ne manifeste le moindre soutien), somme qu’on retire la décoration de la porte de toute urgence, hurlant à la propagande politique et syndicale ! Les élèves seraient en effet négativement influencés par ces appels à la grève et à la révolte, par ces revendications d’augmentations salariales, de la part des lutins qui ont décidé de faire valoir leurs droits ! Et que dire du crime de lèse-père Noël prôné par cette pancarte qui appelle à sa démission ?

En Seine-Maritime, on ne rigole pas avec les conditions de travail des lutins et on aimerait que, comme tant d’autres personnels, ceux-ci acceptent des cadences infernales et des salaires de misère. Et comme on refuse de voir la réalité en face, on craint que l’appel à la démission du Père Noël ne sème le chaos dans les fêtes de fin d’année à venir.

À l’heure où l’Éducation Nationale prend l’eau de toutes parts, où les personnels souffrent, la DASEN de Seine-Maritime a décidément de drôles de priorités ! Joyeux Noël quand même !!!

FSU 76 - congrès