17 juin 2022

Actualités

Déroulement et correction des épreuves de spécialités : de nombreux couacs !

Après deux années scolaires perturbées par la situation sanitaire, la session 2022 du baccalauréat est la première pour laquelle se sont tenues les épreuves de spécialités instaurées par le nouveau bac Blanquer.

Une nouvelle fois, le constat est fait que ce nouveau bac, censé selon le ministère de l’Éducation Nationale être plus simple à mettre en œuvre, génère une désorganisation complète du fonctionnement des lycées, la suppression des cours pendant plusieurs jours pour les élèves de seconde et de première, … sans parler de la difficulté à maintenir la motivation de ces derniers au cours d’une fin d’année « gruyère ».

Rappelons que le SNES-FSU avait demandé un report des épreuves de mars à juin mais que J-M Blanquer, appuyé par certaines organisations syndicales (l’UNSA éducation, le SGEN-CFDT, et Avenir Lycéen entre autres...), a préféré les reporter à mai pour "sauver" le grand oral et sa préparation.

Outre le problème de calendrier de ces épreuves, selon l’enquête de terrain menée par le SNES-FSU, de nombreux dysfonctionnements ont pu être décelés, que ce soit au niveau de leur passation ou de leur correction.

Ainsi, dans certains lycées, les enveloppes contenant les sujets ont été ouvertes avant l’horaire réglementaire pour permettre aux élèves bénéficiant d’un tiers temps de commencer l’épreuve une heure avant les autres candidats, accentuant le risque de fuite de ces sujets. Dans d’autres lycées où des cours avaient été maintenus en parallèle avec la passation des épreuves, les candidats ont pu être gênés par le bruit généré par les interclasses.

En raison du grand nombre de combinaisons de spécialités rendant l’organisation des épreuves très compliquée, les élèves issus pourtant des mêmes groupes, ont dû composer sur des sujets différents.
Pour plusieurs spécialités (HGGSP, Mathématiques, SVT, NSI, ...), des problèmes d’équité ont été relevés entre les candidats qui ont subi l’épreuve le mercredi 11 mai (jour 1) et ceux qui l’ont subi le lendemain (jour 2), le niveau de difficulté des sujets ou les compétences évaluées étant parfois très différents. Par ailleurs, les sujets de SES très orientés idéologiquement, (« l’approche en termes de classes sociales, pour rendre compte de la société française, peut être remise en cause » ou « l’action des pouvoirs publics en faveur de la justice sociale peut produire des effets pervers ») incite les candidats à réciter un catéchisme libéral sans possibilité de nuances (voir l’article : https://www.snes.edu/article/bac-2022-en-ses-des-sujets-tres-start-up-nation/).

Les consignes données pour la correction des copies de candidats n’ayant pas effectué de choix des exercices à traiter peuvent aboutir à des injustices envers ceux ayant respecté les indications figurant sur les sujets. Ainsi, pour les élèves ayant traité l’ensemble des exercices sans opérer les choix demandés, consigne a été donnée de prendre en compte ceux qui ont été le mieux réussis, leur octroyant ainsi un avantage par rapport aux candidats qui se sont conformés à ce qui était demandé sur les sujets.

La tenue des commissions d’entente en visioconférence (alors que plus aucune mesure sanitaire ne l’y contraint) a empêché certains collègues de suivre l’intégralité des échanges suite à des problèmes de connexion ou d’absence de lien de connexion envoyé à temps. À cela s’ajoute un déroulement très vertical de ces réunions, avec souvent l’impossibilité de prendre la parole autrement que sous la forme d’un chat ou une limitation de celle-ci (comme par exemple lorsqu’une IPR coupe le micro d’une collègue faisant des remarques sur le contenu d’un sujet).

Un nombre non négligeable d’examinateurs ont été confrontés à des copies mal scannées (copies correspondant à deux moitiés de copies de deux candidats différents, pages dans le désordre, …), mal étiquetées (copies censée correspondre au sujet du jour 1 mais s’avérant être celles du jour 2), non anonymées ou des lots mal constitués regroupant des sujets du jour 1 et du jour 2, accentuant la charge de travail des correcteurs ayant ainsi deux barèmes différents à s’approprier. À cela s’ajoute des changements d’attribution de lots de copies alors que des collègues avaient déjà entamé les corrections de leurs anciens lots ou des attributions tardives de lots supplémentaires à corriger en quelques jours !

Le SNES-FSU fera remonter ces dysfonctionnements auprès de la division des examens et concours du rectorat afin qu’ils ne se reproduisent plus lors de la prochaine sessions. Le SNES-FSU continue de revendiquer la possibilité pour les examinateurs qui le souhaitent de corriger sur les copies papier des candidats (rappelons que la correction sur Santorin expose l’examinateur à une fatigue visuelle accrue, à des ralentissements ou des temps de chargement de copies excessifs ou des impossibilités ponctuelles de se connecter au moment choisi).