Le 16 octobre, Samuel Paty, prof d’Histoire-Géographie, était assassiné à la sortie de son collège pour avoir fait son métier. La peine et la colère de la profession face à ce crime odieux sont immenses.
Il est nécessaire pour toute la communauté éducative de se réunir le lundi 2 novembre, jour de rentrée, afin de partager cette peine, d’échanger entre personnels et de préparer dignement l’hommage à rendre à notre collègue avec les élèves, selon leur âge.
Par un message tardif à 2 jours de la rentrée, le ministre de l’Éducation nationale fait le choix de réduire le nécessaire temps de réflexion, d’échange, de partage à une simple minute de silence et à un retour au pathos par la lecture de la lettre de Jean Jaurès aux instituteurs totalement inappropriée. Il affaiblit aussi l’indispensable travail pédagogique que nous devons poursuivre avec nos élèves.
D’autres organisations étaient possibles permettant de tenir compte des conditions de cette rentrée hors normes.
Ainsi dans de nombreux établissements, la journée de lundi avait déjà été préparée, avec un retour différé des élèves dans les établissements. De nombreux chefs d’établissements, le plus souvent en concertation avec les équipes, avaient décidé de prendre du temps pour organiser l’accueil des élèves et l’hommage à Samuel Paty. En conséquence, les parents d’élèves avaient été prévenus.
Ces possibilités d’organisation ont été balayées d’un revers de la main, sans considération pour les impératifs humains et pédagogiques.
Par son message, une fois de plus, le Ministre de l’Education nationale fait la preuve du mépris le plus complet pour l’ensemble des acteurs des établissements.
Face à cette faillite institutionnelle, le SNES-FSU prend ses responsabilités : Samuel Paty a payé de sa vie son engagement professionnel pour des principes qui nous réunissent toutes et tous. Nous lui devons un hommage plein et entier.
C’est pourquoi nous demandons à nos S1 et nos correspondant.e.s d’établissement de prévenir le plus rapidement possible, en concertation avec les équipes pédagogiques, les chefs d’établissement que la rentrée du 2 novembre ne pourra se faire normalement, et que les élèves ne pourront pas être accueillis comme si de rien n’était lundi matin à l’ouverture du collège ou du lycée. L’administration devra alors prendre ses responsabilités et prévenir les familles de ce report.
Selon les contraintes de transports scolaires, la rentrée des élèves pourrait être repoussée jusqu’au mardi matin. Nous en sommes conscients. Mais il nous semble indispensable de prendre du temps, pour rendre dignement hommage à notre collègue, et pour entamer la nécessaire adaptation aux nouvelles consignes sanitaires. Il en va de la crédibilité et de la qualité du service public d’éducation.
En cas de refus de votre chef d’établissement de revenir sur la décision ministérielle, nous appelons les collègues à utiliser le préavis de grève déposé nationalement pour pouvoir prendre le temps de l’échange, de la réflexion et de l’hommage.
La section académique se tient prête à vous soutenir partout où cela sera nécessaire.
Vous trouverez ci-dessous un modèle de message à envoyer à votre chef d’établissement.