Communiqué du SNES-FSU (périmètre Rouen) et du SNUipp-FSU 76.
Le président de la République a annoncé mercredi soir un re-confinement. Mais, contrairement au mois de mars, les écoles, collèges et lycées resteront ouverts avec, paraît-il, un « protocole sanitaire renforcé ». Pourtant, depuis des mois, alors que le SNES-FSU et le SNUipp-FSU alertaient sur la nécessité d’un protocole plus strict dans les établissements scolaires, Jean-Michel Blanquer n’a eu de cesse d’alléger ce protocole à mesure que se durcissaient dans les autres domaines les précautions sanitaires.
Une nouvelle fois, le SNES-FSU et le SNUipp-FSU dénoncent l’impréparation et l’improvisation coupables du ministère qui joue avec la santé de la population – puisque 12 millions d’élèves et 800 000 enseignantes et enseignants vont chaque jour à l’école – et met de nouveau en difficulté les directrices et directeurs d’école ainsi que les chefs d’établissement. Une nouvelle fois, triste répétition, c’est en quelques heures que les établissements scolaires vont devoir s’adapter à de nouvelles règles alors que cela aurait dû être anticipé. Décidément, aucune leçon n’a été tirée de la « première vague » !
Le SNES-FSU et le SNUipp-FSU estiment important que les écoles, les collèges et les lycées puissent rester ouverts – les dégâts occasionnés par le premier confinement ont été réels, malgré l’engagement des personnels dans la « continuité pédagogique » dont seul le ministre a su se satisfaire. Toutefois, l’accueil des élèves de la maternelle à la terminale, ne peut se faire à tout prix. Des garanties réelles pour la santé de toutes et tous, élèves et personnels, doivent être apportées.
Les premières rumeurs autour du nouveau protocole sanitaire évoquent trois pistes :
- un renforcement de l’aération, alors que de nombreuses fenêtres ne s’ouvrent pas et qu’on est en novembre !
- une augmentation des nettoyages : mais avec quels personnels ?
- la limitation des brassages d’élèves alors qu’en lycée, le groupe classe n’existe plus et que les élèves passent de groupes en groupes.
Au contraire, le SNES-FSU et le SNUipp-FSU re-demandent :
- un allègement des effectifs dans les classes pour permettre une réelle distanciation physique,
- un allègement des programmes et report des évaluations de janvier au lycée en fin d’année scolaire,
- un recrutement massif d’enseignantes et d’enseignants, et l’arrêt immédiat des suppressions de postes (1800 postes en moins prévus à la rentrée dans le second degré),
- un recrutement en urgence de personnels de surveillance pour les récréations, les cantines et tous les temps hors de la classe, moments cruciaux de contamination,
- un recrutement massif d’agents territoriaux pour garantir les nettoyages nécessaires et renforcer les moyens dans les cantines,
- du temps en équipes pour mettre en place le nouveau protocole,
- des masques gratuits pour les élèves,
- des masques réellement protecteurs pour les personnels et des dépistages massifs.
- de prendre en compte la situation des élèves et personnels vulnérables (au sens d’avant le décret du 30 août), ou qui vivent avec des personnes fragiles.
À ce propos, le refus du ministère d’avoir recours à la liste complémentaire du CRPE qui aurait permis d’alléger les effectifs dans les classes, comme le refus de renforcer les équipes de vie scolaire dans le second degré, pèsent lourd dans la situation actuelle. L’aveuglement et l’obstination des DASEN, de la rectrice et du ministre leur font porter une responsabilité coupable.
Les personnels enseignants rejoignent au front les personnels soignants, qui y retournent pour la deuxième fois, alors que la France se confine à nouveau. C’est la Fonction Publique qui est en première ligne, et qui apparaît donc indispensable au fonctionnement de notre société.
C’est pourtant cette même Fonction Publique dont la casse est actuellement en marche : durant la pandémie, des lits d’hôpitaux ont continué et continuent toujours d’être fermés ; dans l’Éducation nationale, aucun recrutement massif d’enseignant.e.s n’a été prévu, ni d’ailleurs aucune amélioration du bâti scolaire, où les installations sanitaires sont toujours insuffisantes et trop souvent mal équipées.
Pourtant, des centaines de milliards d’euros ont été déversées dans l’économie. Le gouvernement envoie au front ses personnels sans leur donner les moyens d’assurer correctement leur mission d’utilité publique.
Loin des hommages aux enseignants et des tremolos feints de la semaine dernière, le gouvernement renoue donc avec son mépris à l’égard des professeurs et des agents publics. Mépris pour leurs conditions de travail, mépris pour leur santé, mépris pour l’école en général qu’on vide peu à peu de son sens.