18 janvier 2022

Actualités

BACCALAURÉAT 2022 : convocation, corrections… Des modalités revues et corrigées ?

Le SNES-FSU a été reçu par le Rectorat de l’académie normande le lundi 10 janvier 2022.

Le SNES-FSU a expressément sollicité cette audience afin de connaître les modalités selon lesquelles se déroulerait la session 2022 du Baccalauréat après avoir remonté de nombreux dysfonctionnements lors de la session précédente.

Mise à jour le 13/04 : cet article date de janvier 2022, à cette époque les épreuves de spécialité étaient encore maintenues en mars. Depuis, le SNES-FSU Normandie a récrit à la rectrice le 8 avril.

La réunion s’est tenue à distance, en visioconférence, avec Philippe Diaz (Secrétaire Général), Laurent Mussard (Chef de la Division des Examens et Concours), Myriam Cellier (adjointe du chef de la DEC), Jean-Louis Picot (doyen des IA-IPR).

Épreuves de spécialités en mars : en attente d’un report ?

En préambule, le SNES-FSU a rappelé son mandat sur le report des épreuves de mars en juin, à plus forte raison dans ce contexte sanitaire avec de nombreux élèves de terminale absents ou enseignants non remplacés.
L’examen de cette requête a été portée au niveau national et la prise de décision, relayée par le Premier ministre auprès du Ministre de l’Éducation nationale.
Nous sommes, le 18 janvier, dans l’attente d’une décision ministérielle.

Convocations pour les épreuves de Spécialité

Monsieur Mussard a précisé qu’un retour d’expérience complet avait été fait : la DEC et les Inspecteurs Pédagogiques Régionaux ont coopéré : « il y avait une marge de progrès, les viviers de correcteurs ont été élargis, les fichiers précisés ».
Le vivier prioritaire (voire exclusif !) de correcteurs est celui des enseignants de terminale dans les disciplines de spécialité. Le but est de mobiliser tous les collègues dans ce cas de figure. La DEC se dit prête à pouvoir envoyer des convocations aux élèves comme aux professeurs correcteurs dans le courant de la semaine du 4 février.

Le nombre de copies par lot serait variable selon les spécialités. La DEC s’engage à ce qu’en règle générale le nombre de copies moyen par correcteur soit compris « entre 20 et 25 ». Dans certaines disciplines où la répartition équitable est plus difficile, ce nombre pourrait atteindre 35 copies. La DEC considérant que cette charge de travail est « supportable », il n’est pas prévu que les correcteurs soient déchargés de leur service durant la période de correction, qui s’étalera du 22 mars au 6 avril (à 12h). Les commissions d’entente se tiendront les 15 et 16 mars.

Le SNES-FSU a dénoncé l’absence de décharge de cours des enseignants convoqués pour les corrections, d’autant plus que la période sera particulièrement chargée (fin des conseils de classe de 2d trimestre, renseignement des dossiers de Parcoursup, Évaluation des Capacités Expérimentales pour les spécialités scientifiques, …), sans compter l’évaluation des élèves qui devra continuer à être menée dans le cadre du contrôle continu comptant pour le baccalauréat.

Remarque : pour la spécialité HLP (Humanités, Littérature & Philosophie), un enseignant de Lettres et un de Philosophie seront convoqués pour un même lot de copies. Chacun pourra voir toute la copie (principe de double correction).
Nous n’avons pas obtenu de réponse précise sur la rémunération, la question d’un taux plein ou une moitié chacun, n’est pas tranchée à cette date.

Corrections dématérialisées via l’application Santorin

Des formations sont prévues sous forme de capsules vidéo pour rendre la prise en main par tous les collègues, plus facile. La numérisation se fera toujours par les chefs de centre. L’an dernier, la correction de copies imprimées a été possible pour les collègues en ayant fait la demande forte (Philosophie) ou pour raisons médicales.

Le SNES-FSU a demandé que tous les examinateurs qui le souhaitent puissent effectuer une correction sur les copies d’origine des élèves. La DEC a rejeté cette demande et à l’heure actuelle ne s’engage pas sur la possibilité d’effectuer une correction sur des copies imprimées (même si elle affirme que techniquement ce devrait être possible d’imprimer des pdf).

Enseignements donnant lieu à une épreuve orale (spécialités de LV …)

Les interrogations orales seront menées les 16, 17, 18 & 21 mars, après une commission d’entente des interrogateurs.

Attestation en Langues Vivantes : le flou demeure

Le SNES-FSU a dénoncé l’inutilité de cette attestation concernant les LVA et les LVB (les élèves sont déjà évalués dans le cadre du contrôle continu) et surtout l’aspect chronophage que sa mise en place va représenter. Cette attestation doit préciser le niveau de chaque candidat pour chacune des activités langagières. Le rectorat préconise que cette évaluation soit effectuée sur le temps commun de devoir prévu dans les établissements et inscrit dans l’emploi du temps des élèves. Le SNES-FSU a fait remarquer que ce temps commun n’existait pas dans la plupart des établissements (il est déjà bien difficile d’élaborer des EDT permettant à tous les élèves de suivre toutes les heures d’enseignements auxquelles ils ont droit). Aucune solution n’a été proposée pour les établissements qui n’ont pas anticipé ce temps commun de devoir dans les EDT. A eux de se débrouiller !

Concernant la partie dédiée à l’évaluation des compétences du candidat en expression orale, rien non plus n’a été anticipé. Chaque établissement devra trouver des solutions, sachant que cette évaluation doit être menée au cours d’un entretien bilatéral entre le candidat et l’évaluateur. On voit mal comment cette évaluation pourrait être menée sans supprimer des cours, au regard du temps que cela va nécessiter (faire passer tous les élèves en LVA et en LVB) et de la difficulté à trouver des créneaux compatibles entre les EDT des évaluateurs et des élèves. Encore une fois, le bac Blanquer va désorganiser le fonctionnement des établissements.

L’évaluateur pourra être soit l’enseignant qui a les élèves en classe, soit un autre enseignant de l’établissement. Ceci pose le problème de l’inégalité de traitement des candidats face à l’évaluation, le regard porté par l’enseignant qui suit l’élève tout au long de l’année risquant d’être différent de celui d’un enseignant qui ne connaît pas l’élève.

Pour les candidats de la voie technologique, une interrogation orale devra également être menée sur l’enseignement d’ETLV (Enseignement technologique en langue vivante). Il en est de même pour les élèves de DNL (Discipline non linguistique). Des précisions sont à venir après une réunion qui devait se tenir le 13 janvier entre IG & IA-IPR.

Le SNES-FSU a dénoncé le manque de cadrage national de ces épreuves et l’absence de réponse sur les modalités de rémunération des enseignants qui les feront passer.

Épreuves anticipées de français (EAF) : éviter le trop-plein

Le SNES-FSU a dénoncé le déroulement de la session précédente où de nombreux évaluateurs ont été convoqués pour plusieurs épreuves (cumulant parfois les corrections copies de BTS + EAF écrit + EAF oraux + jury BTS + rattrapage BTS) et demandé que cette situation ne se reproduise pas.

« Dans la mesure du possible », la DEC évitera qu’un enseignant soit convoqué à la fois pour la correction des copies de BTS et la correction des copies d’EAF. En revanche, le trop faible vivier de correcteurs fait qu’il y aura un cumul écrit BTS + oraux EAF ou écrit EAF + oraux EAF.
La DEC a affirmé que l’an dernier, les convocations pour le rattrapage de BTS ont été faites dans l’urgence, ce qui explique pourquoi certains enseignants ont été « sursollicités », d’autant plus que le vivier d’évaluateurs pour le BTS n’est pas très important.
La DEC assure que la situation sera anticipée pour la session 2022 afin d’éviter la « sur sollicitation » de certains correcteurs.

Philosophie :

Le SNES-FSU a rappelé sa revendication d’un allongement de la période de correction, notamment au regard du nombre très important de copies à traiter.
La DEC a assuré que le délai de correction serait optimisé et que les copies seront données 24 h après le déroulement de l’épreuve.

Grand Oral :

Le SNES-FSU a revendiqué un rééquilibrage des convocations des examinateurs, rappelant que lors de la session 2021, certains étaient convoqués pour une semaine entière d’interrogation alors que d’autres enseignants n’étaient pas convoqués dans la période.
La DEC a affirmé que lors de la session 2021, les convocations des évaluateurs ont été faites à partir d’un algorithme, sans que celles-ci aient été réétudiées ensuite, ce qui expliquent pourquoi certains enseignants avaient beaucoup de jours d’interrogation et de nombreux autres, aucun.
L’engagement a été pris que les effets de la machine seront corrigés cette année par une intervention humaine.
Les correcteurs convoqués pour l’EAF ou la Philosophie ne seront pas convoqués pour le Grand Oral, notamment en tant qu’évaluateur « candide ».
Au cours de la session 2021, de nombreux professeurs documentalistes ont été convoqués alors que leur charge de travail à cette période de l’année est importante (inventaire, …). Le SNES-FSU a demandé que ceux-ci ne soient pas plus convoqués que les autres disciplines. Le Rectorat a donné son accord et a néanmoins réaffirmé que les professeurs documentalistes étaient mobilisables comme les autres disciplines. Un rééquilibrage des convocations sera fait entre toutes les disciplines : certaines disciplines peu mobilisées l’an dernier, comme l’EPS, le seront davantage cette année.

Oraux du 2d groupe :

Dans la mesure du possible, seront convoqués uniquement les collègues qui ont enseigné la spécialité ou la discipline en terminale (en 1re pour le français).

Sous-jurys et jurys :

Le SNES-FSU a rappelé que lors de la session 2021, des dysfonctionnements ont été constatés dans le fonctionnement de certains sous-jurys et jurys. En effet, dans plusieurs centres d’examen, les membres de ces jurys ont seulement été destinataires de listings de notes, sans outils ni méthodes pour procéder à des harmonisations.

La DEC a répondu que pour la session 2022, des outils d’harmonisation seront fournis aux membres de jurys convoqués.