Suite à la décision de la FSU de porter sur la place publique le refus du Rectorat de Normandie de se saisir du sujet dramatique des actes suicidaires, la Rectrice a exprimé ses regrets d’avoir tardé à réunir la FS exceptionnelle consacrée à la prévention du risque suicidaire. Celle-ci s’est finalement réunie ce matin, et il ne fait aucun doute que c’est la pression syndicale et médiatique qui a contraint le Rectorat à prendre enfin la mesure du sujet.
La FSU a lu la déclaration liminaire suivante :
Toutefois, ces regrets ne peuvent dissimuler la façon dont le Rectorat a essayé, depuis des mois et tout au long du week-end, de minimiser la réalité. Mais les faits sont têtus et les chiffres implacables : l’instance de ce matin a permis de confirmer la triste série de 9 suicides, depuis la fin mai 2024.
Lors de cette instance, les élues de la FSU, pour tenter de mettre fin à cette succession de drames, ont suggéré plusieurs préconisations quant aux mesures de prévention à mettre en place. Ils et elles ont également pu faire état des problèmes qui s’étaient posés sur le terrain, de l’absence de transparence de l’administration, du manque d’accompagnement des collègues. Ils et elles ont rappelé la responsabilité de l’employeur en matière de santé, de sécurité et de conditions de travail.
Les élues de la FSU ont obtenu l’ouverture de plusieurs enquêtes, qui pourront déterminer l’éventuel lien avec le travail de ces événements dramatiques et permettre d’émettre des préconisations en matière de prévention. Elles seront essentiellement menées au niveau départemental et visent à empêcher que de tels actes se reproduisent.
L’instance a également permis de faire la lumière sur certaines informations qui n’avaient pas été réglementairement transmises aux élues dans les départements. La FSU prend au mot les promesses de la Rectrice sur le partage des informations à partir de ce jour.
La FSU n’est ni dupe, ni naïve. Après des mois de refus de se saisir de ce sujet, nous savons que la tâche est immense et que les bonnes intentions affichées ce matin ne suffisent pas. C’est à l’épreuve des faits que nous jugerons de la sincérité de la préoccupation de l’Académie à l’égard de la santé de ses personnels.
Partout, la souffrance des personnels est patente. Les réformes se succèdent et s’appliquent contre la profession, le management est de plus en plus brutal à tous les échelons, les conditions de travail sont quotidiennement dégradées, les moyens manquent cruellement sur le terrain... L’usure physique et l’exposition aux risques psycho-sociaux sont autant de facteurs qui fragilisent les personnels. Comme elle l’a toujours fait, et en dépit des pressions, la FSU continuera à lutter pour prévenir la souffrance des personnels et pour assurer à toutes et tous des conditions de travail dignes et décentes. Il n’est plus possible que le travail tue, et la FSU continuera à tout faire pour que le travail ne dégrade plus la santé des personnels.