Selon les prévisions du Rectorat, les lycées de l’Académie de Normandie accueilleront 270 élèves de moins à la rentrée 2024 : -292 élèves en pré bac et +22 élèves en post bac (comparaison effectuée par rapport au nombre d’élèves réellement inscrits à la rentrée 2023).
Des moyens (encore et toujours) en diminution
Cette légère baisse démographique aurait pu être mise à profit pour diminuer les effectifs par classe ou groupe de spécialités, améliorer un peu les conditions d’enseignement et ainsi venir plus efficacement en aide aux élèves rencontrant des difficultés. En effet, de nombreuses enquêtes montrent que la souffrance et le stress des lycéens se sont accrues ces dernières années, notamment en raison du rythme effréné imposé par des programmes pléthoriques, qui ne leur laissent pas le temps nécessaire pour s’approprier correctement les nouvelles notions.
Alors que le gouvernement ne cesse de clamer que l’Éducation est une priorité nationale et que le budget alloué est en augmentation, la réalité du terrain vient contredire ces belles paroles. Dans l’académie de Normandie, les moyens attribués aux lycées généraux et technologiques publics à la rentrée 2024 seront en effet en diminution :
683,66 heures seront supprimées par rapport aux dotations octroyées en janvier 2023, dont 544,05 Heures Postes (HP), soit l’équivalent de 32 postes (1 poste, c’est-à-dire un Équivalent Temps Plein (ETP) correspondant à 16,81 HP). A cela, il faut ajouter la suppression de 139,61 HSA, soit l’équivalent de 8 postes.
Vous trouverez ci-dessous la DHG attribuée à chaque établissement ainsi que son évolution par rapport à celle prévue pour la rentrée 2023.
Lors du Comité Social d’Administration (CSA) qui s’est tenu jeudi 18 janvier, les élus de la FSU ont demandé que soit communiqué l’enveloppe de moyens habituellement mis en réserve en janvier et ensuite attribués au cours de l’été aux lycées qui se sont mobilisés ou qui ont subi une évolution non prévue de leurs effectifs. Le rectorat a refusé de fournir cette information (ce qui peut laisser craindre un nombre de suppression de postes encore plus important au niveau académique). De même, il a refusé de communiquer les DHG des lycées privés pourtant demandées par les élus de la FSU, reconnaissant seulement que le rapport nombre d’élèves / division est plus favorable aux établissements privés que publics.
Toujours trop d’HSA
Bien que les enquêtes du ministère montrent que les enseignants travaillent en moyenne 43 h par semaine, le rectorat continue d’attribuer aux établissements un taux d’HSA important pour pallier les difficultés de recrutement dans la profession. Le SNES-FSU rappelle qu’il n’est pas obligatoire que le service des enseignants comporte des HSA et qu’il ne peut être imposé plus de 2 HSA (pondérations comprises) dans ce service. Il incite les personnels à refuser ces heures supplémentaires, en particulier toutes celles qui excèderaient les 2 HSA imposables.
IMP et Pacte ?
Avec la mise en œuvre du « Pacte » en Septembre 2023, le ministère de l’Éducation Nationale espérait pouvoir supprimer rapidement les dotations en Heures Supplémentaires Effectives (HSE) et en Indemnités pour Missions Particulières (IMP) allouées aux établissements. Suite à la campagne menée par le SNES-FSU contre le Pacte et au refus très majoritaire des enseignants de signer des « briques » de Pacte, le ministère se voit contraint de maintenir ces dotations à la prochaine rentrée. Néanmoins, dans l’académie de Normandie, bon nombre de lycées verront leur nombre d’IMP légèrement diminuer. Le rectorat espère-t-il ainsi contraindre progressivement les enseignants à signer le « Pacte » ? Gageons que la profession lui donnera tort !
Choc des savoirs et « prépa-lycée »
Dans le cadre des mesures liées au « choc des savoirs », le rectorat prévoit, à la rentrée 2024, l’implantation d’une classe « prépa-lycée » dans chacun des cinq départements normands pour accueillir des élèves qui aurait échoué à l’examen du Diplôme National du Brevet. Beaucoup de flou demeure sur les établissements choisis pour l’implantation de ces cinq classes qui risquent de devenir un sas avant l’orientation des élèves vers l’apprentissage pré-bac, hors statut scolaire. A ce jour, aucun nouveau texte officiel n’est paru sur la création des classes « prépa-lycée ». Dans les conseils d’administration, il convient donc de s’en tenir aux textes en vigueur et de refuser toute utilisation des « marges d’autonomies » des DHG (par ailleurs déjà insuffisantes) pour financer ce dispositif qui n’existe pas d’un point de vue réglementaire. Le SNES-FSU appelle les élus au CA, à s’opposer à toute répartition de DHG dans laquelle des moyens disciplinaires seraient utilisés pour mettre en place une classe « prépa-lycée ».
La grève du jeudi 1er Février sera l’occasion de démentir les effets d’annonces du gouvernement sur l’Éducation et lui rappeler nos revendications pour l’amélioration de nos conditions de travail et de nos salaires.