La Défenseure des droits, la Médiatrice de l’Éducation nationale, les syndicats, les familles parfois désemparées, les personnels de l’Éducation nationale font le même constat : celui du manque de personnel AESH à cette rentrée pour répondre aux besoins d’accompagnement des élèves.
Le ministre, Pap Ndiaye, a pourtant annoncé en juillet la création de 4.000 emplois d’AESH supplémentaires pour septembre. C’est dire le manque d’anticipation général et répété des différents gouvernements successifs puisqu’à chaque fois, les efforts financiers consentis pour recruter de nouveaux personnels ne le sont que parce qu’il est devenu toujours plus urgent de répondre aux besoins des élèves en attente.
Certes, le nombre d’élèves en situation de handicap et celui des élèves à besoin particulier en général est en augmentation constante. Le SNES-FSU depuis plus de 10 ans alerte quant à l’augmentation prévisible des besoins liés à leur reconnaissance. Ce ne devrait pas être, à chaque rentrée une « surprise ». La surprise est toujours celle du constat que pour certains élèves « l’école inclusive » n’est pas au RDV …
Le SNES-FSU dénonce donc le décalage persistant entre l’augmentation des moyens humains et financiers et le nombre croissant d’élèves dont les besoins sont très largement non ou mal couverts.
Ce métier n’est pas attractif et pour cause ! Le manque d’AESH est lié à leur précarité : recruté
e s à temps incomplet avec une rémunération autour de 800 euros soit en deçà du seuil de pauvreté. Le candidat Macron avait promis que les AESH pourraient enfin être recruté e s à temps complet. Mais pour le ministère, il n’y a pas d’urgence : le 19 juillet, une délégation intersyndicale a été reçue au ministère. Or en l’absence de volonté budgétaire, cette rencontre n’a pas permis de répondre aux revendications des AESH.La reconnaissance des missions et du rôle joué par les AESH pour une école réellement inclusive doit s’articuler autour des revendications portées par les AESH dans les mobilisations : augmenter les rémunérations de toutes et tous les AESH sur toute leur carrière, garantir aux AESH la possibilité de travailler à temps complet pour vivre dignement de leur travail, avec comme unique employeur l’Éducation nationale.
Pour répondre à tous ces enjeux, la création d’un véritable statut de la Fonction publique, de catégorie B s’impose. C’est seulement ainsi que l’on pourra envisager une inclusion qui ne fragilise pas les équipes et qui ne se fasse pas au détriment des personnels et des élèves eux-mêmes.