Présentes pour l’administration Mme LOUART directrice du cabinet ajointe, Mme PUPPINI DRAIO. Pour le SNES-FSU, Mme FERET Co-secrétaire académique du S3, Mme DELAUNE PsyEN EDO élue CAPA, Mme HOARAU PsyEN EDO élue CAPA, M. DECHAMPS DCIO élu CAPA, M.BERTAUD responsable académique de la catégorie.

Nous avons été reçus suite à notre demande d’audience transmise début juillet portant sur l’avenir des CIO et de la DRONISEP. La question de l’organisation du service a été aussi posée, nous avons fait remonter les difficultés de gestion des DCIO au quotidien avec l’administration, relayé le sentiment d’abandon. Entre le rapport Charvet et le rapport de la cour des comptes, cette nouvelle rentrée n’est pas sereine pour les PsyEN/DCIO.

En introduction nous avons insisté sur la force du collectif de travail des équipes de CIO (DCIO, PsyEN EDO, personnels administratifs) qui nous a permis d’échanger entre collègues et nous a aidé à répondre au mieux aux élèves, aux parents, aux équipes éducatives, à maintenir la continuité de notre travail en ne restant pas isolé, nouvelle preuve s’il en est de l’importance de maintenir le réseau des CIO.

Mme Louart a insisté sur le fait que la Rectrice s’était adressée aux CIO afin de souligner la qualité du travail qui avait été mené par les PsyEN/DCIO pendant la période du confinement, une mobilisation rapide des équipes autonomes, sans cadrage. L’administration était restée informée des difficultés rencontrées par les réunions régulières avec les IEN-IO, la DRAIO avait appelé chaque CIO pour savoir quelle organisation avait été proposée. Nous avons rappelé que les collègues s’étaient fortement investis pendant cette période avec leur propre matériel, ordinateur, téléphone pour pallier au manque de moyens, constat partagé par l’administration qui a commencé à réaliser un relevé des besoins en équipements.

Dans ce contexte le courrier du 5 mai de la DRAIO avait été très mal reçu par les collègues passant sous silence le travail effectué par les PsyEN/DCIO pendant la période de confinement, aucune mention des CIO alors que dans le même temps l’agence régionale de l’orientation et des métiers (AROM créée au 1er janvier 2020) était citée pour sa contribution. Le SNES-FSU avait réagi immédiatement dénonçant la teneur de ce courrier d’autant que par la suite l’administration semblait s’être souvenu qu’il y existait des PsyEN mais pour contrôler leur emploi du temps, « l’école de la confiance » ! La DRAIO nous a répondu que l’objet dudit courrier était de poser un cadre pour la reprise, que si son courrier avait été mal interprété elle s’en excusait.

Concernant la reprise au sortir du confinement nous avons pointé le fait que les DCIO avaient dû se débrouiller tout seul pour adapter chacun.e de leur côté le protocole sanitaire s’appliquant aux établissements. La DRAIO a répondu que l’administration leur faisait confiance, ils.elles étaient autonomes et étaient les plus à même de l’élaborer en prenant en compte la configuration spécifique des locaux propre à chaque CIO. Si l’on peut comprendre qu’il y ait des spécificités, il n’en demeure pas moins que les DCIO n’ont pas été soutenus par l’administration, il n’est pas normal que la responsabilité retombe sur chaque DCIO, un minimum de cadrage national nous semble nécessaire. La directrice du cabinet adjointe a reconnu contrairement au ministre qui disait que tout allait bien que nous avions traversé une période de grande incertitude. La demande de sécurisation des protocoles a été entendue, ils seront à faire remonter aux IEN-IO et seront validés par la DRAIO. Cela fera l’objet d’un des sujets à l’ordre du jour d’une prochaine réunion des DCIO.

Dans de nombreux CIO se posent déjà les problèmes matériels pour disposer de suffisamment de masques, de gel, à qui s’adresser ? La DRAIO a expliqué qu’une nouvelle organisation en cours de calibrage se mettait en place avec la fusion des 2 ex académies, il n’y aurait plus à l’avenir qu’un seul service gestionnaire académique avec une seule voie, la délégation régionale pour doter les CIO de ce dont ils ont besoin pour fonctionner. Pour toute demande actuellement, il faut en référer aux IEN-IO. La DRAIO a semblé surprise d’apprendre que les DCIO ne connaissaient pas encore l’état de leur budget…cela va être réglé.

Interpellé sur le flou autour des postes en CIO, les compensations accordées ou non certaines années, les DCIO finissent par s’y perdre, la DRAIO a répondu favorablement à l’idée d’un groupe de travail avec les DCIO afin de faire le point sur l’état des postes, les postes vacants, les BMP. Dont acte. Concernant les postes vacants, une douzaine de PsyEN sont en voie de recrutement. Une nouvelle convention cadre a été signée avec la Maison d’arrêt permettant aux PsyEN d’y intervenir à nouveau, intervention qui avait dû cesser sur Rouen.

Quid de l’avenir des CIO et de la « carte cible » ? La rectrice s’était engagée à ne pas fermer de CIO pendant l’année 2019/2020, promesse tenue. La réponse de la DRAIO a été de rappeler que le rapport Charvet n’était qu’un rapport avec des préconisations : 1 CIO par département ( Code de l’Education), faire évoluer les missions des PsyEN au plus près des élèves …A ne pas confondre avec la loi LCAP de 2018 qui s’applique. De la loi LCAP il découlerait pour les PsyEN de mettre en œuvre la pédagogie de l’orientation qui deviendrait « notre cœur de métier » (dixit DRAIO), sans doute n’avons-nous pas la même lecture de nos missions et de ce qui fait le « cœur de notre métier » 1*. Nous avons dénoncé l’approche du ministre qui nie le lien entre la psychologie et l’orientation, quand l’orientation est rabattue au tout info et à l’information régionale.

Dans notre académie la fermeture de nouveaux CIO n’est pas à l’ordre du jour, pas de nouvelle « carte cible » rétrécie, pas d’initiative en ce sens de la Rectrice à moins que le ministre ne le demande de façon explicite ! Si la menace ne vient pas du rapport Charvet les CIO risquent d’être néanmoins pris dans la tourmente du prochain acte de la décentralisation (Projet de loi 3 D) avec le projet de création d’un service de santé départemental (Rapport de la cour des comptes) qui intégrerait les PsyEN, ce que le SNES-FSU combattra.

La DRAIO a insisté sur le partenariat fort de l’EN avec la région dans une démarche de co-construction s’appuyant sur une démarche diagnostique des besoins d’informations des établissements. 10 personnels de l’Education nationale ont été mis à disposition pour devenir les coordonnateurs territoriaux en charge d’élaborer les actions d’information. Nous avons alerté la DRAIO sur le fait que nous serons vigilants concernant les informations données la région qui risquent d’être très orientées, on perd la neutralité et l’exhaustivité des informations de l’ONISEP. Le trait risque aussi d’être mordu par la région entre l’information et le conseil, la volonté de régionaliser toute la chaine de l’orientation n’a pas été abandonnée avons-nous rappelé. La réponse de la DRAIO a été pour le moins surprenante, arguant que si la région parlait de conseil il s’agissait avant tout d’un problème de sémantique car on ne met pas la même chose derrière le terme de « conseil », il y aurait conseil et conseil, donc la région peut bien faire du conseil car on ne fait pas le même travail. Dans le cadre du PAF des modules seront co-animés par l’AROM et EN sur le champ d’une information tournée vers l’économie régionale (?)
Concernant la lutte contre le décrochage scolaire, c’est une compétence de la région avec les PSAD, comment l’AROM peut-elle être une plus-value a questionné la DRAIO. Comment les DCIO peuvent-ils continuer leur travail dans les PSAD sans ordre de mission ? Réorganisation à venir des PSAD avec tous les porteurs de solution du territoire…Quelle place pour les coordonnateurs territoriaux, pour les animateurs de PSAD ? Le cadrage reste à finaliser.

Concernant l’ONISEP et ses DRO, les contractuels n’ont pas été renouvelés, le plan social est « en marche ». 12 collègues sont concernés (PsyEN, ITRF) pour la DRONISEP normande, ils auraient bénéficié d’un accompagnement pour continuer soit en EPL, soit sur des missions, soit dans ce qui reste de la DRO pour développer les outils de la pédagogie à l’orientation.

Rouen/Caen : il reste officiellement 4 postes fonctionnaires à la DRO : 1 directrice régionale, 1 PsyEN, 1 ITARF, 1 SAENES => 1 poste à Caen et 3 à Rouen, sous responsabilité SAIO. + 2 emplois surnuméraires conservés sur Rouen, 2 ITARF qui partiront dès qu’un autre poste, par exemple en université, pourra leur être proposé. On leur a proposé un emploi région mais sous contrat de droit privé qu’ils ont refusé. Aucune mise à disposition proposée !

L’objectif est de valoriser l’information du territoire, axé sur le développement économique, la région pourra s’appuyer largement sur la base de données de l’ONISEP.

Nous avons dénoncé la fin de la parution des brochures papier post 3e, post Tle très utiles aux élèves et aux familles, une dématérialisation qui va pénaliser certains publics et aggraver les inégalités d’accès à l’information.

1* BO N°18 du 4 mai 2017 missions des psychologues de l’Education nationale https://www.education.gouv.fr/bo/17/Hebdo18/MENE1712350C.htm .