A partir de la mi-novembre, le conseil d’administration de chaque établissement va se réunir pour étudier le budget 2026. Ce dernier est établi à partir des recettes prévues pour l’année 2026, recettes qui dépendent principalement de la dotation de l’état et de la dotation globale de fonctionnement (DGF) allouée par la Région Normandie.
Le montant de cette DGF est calculé à partir de 2 critères :
– la part « enseignements » basée sur le nombre d’élèves inscrits dans l’établissement à la rentrée 2024 et doit permettre son fonctionnement pédagogique ;
– la part « bâtiments » qui dépend de la surface de l’établissement et doit permettre d’assurer la viabilisation, l’entretien et la maintenance des locaux.
Le tableau situé à la fin de cet article recense l’évolution de la part « enseignements », de la part « bâtiments » et de la DGF pour chaque lycée de l’académie.
Dans une majorité (2/3) des établissements, la dotation globale de fonctionnement attribuée pour la rentrée 2026 sera en diminution, ce qui est principalement dû à la baisse du montant de la part « bâtiments ». La région Normandie justifie cette diminution par la « baisse du coût de l’énergie et la mobilisation des usagers en faveur de la sobriété énergétique ». Rappelons que dans de nombreux établissements, les élèves et les personnels font état depuis plusieurs années de températures trop basses dans les locaux ou de dates de plus en plus tardives d’allumage du dispositif de chauffage. Pour la FSU, si la sobriété énergétique est souhaitable, cela ne peut se faire au détriment de la santé des usagers des lycées. Cela nécessiterait au contraire un plan d’investissement massif de la région Normandie pour améliorer l’état et l’isolation du bâti, ce qui n’est toujours pas à l’ordre du jour.
La légère hausse de la part « enseignement » est en trompe-l’oeil : d’une part parce que cette hausse (+1,34 % au niveau académique) est bien loin de compenser la baisse de la part « bâtiments » (-3,58 % au niveau académique), mais surtout parce que la région Normandie impose que l’utilisation de la DGF suive ses « orientations », c’est-à-dire que la priorité doit être « d’abonder suffisamment les postes dont les charges sont incompressibles et obligatoires, notamment le poste viabilisation et les contrats de maintenance, d’entretien et vérifications ». Ainsi, en raison de la baisse de la part « bâtiments », bon nombre de lycées vont être contraints de limiter les dépenses liées à la pédagogie pour assurer les dépenses de viabilisation et d’entretien du bâti. Cela se fera une nouvelle fois au détriment des voyages et des sorties scolaires, comme cela a été le cas dans de nombreux établissements au cours de l’année 2025, notamment pour ceux qui sont éloignés des grands centres urbains et qui doivent faire face à des coûts de transports importants. A cette inégalité territoriale, s’ajoute une inégalité sociale puisque la participation financière demandée aux familles pour que leur enfant participe à une sortie ou un voyage risque d’être trop importante.
La FSU ne peut accepter ces inégalités qui résultent de l’insuffisance des dotations globales de fonctionnement allouées aux établissements. Lors de la tenue du CA sur le budget, la FSU appelle les personnels à dénoncer les conséquences sur le fonctionnement du lycée et à en informer les représentants des élèves et des parents d’élèves, par exemple à l’aide d’une motion. La FSU appelle les personnels à voter contre tout budget prévoyant une baisse des crédits pédagogiques et / ou une restriction des crédits alloués aux sorties et voyages scolaires.
