À quelques heures des réunions de pré-rentrée, le CHSCT Académique s’est enfin tenu vendredi 28 août en fin d’après-midi. Cela témoigne de la précipitation dans laquelle s’effectue cette rentrée qu’il aurait pourtant fallu préparer dès le mois d’avril en tenant compte d’une probable reprise épidémique.
Madame la rectrice, dans la droite ligne du ministre, a voulu se montrer rassurante et faire croire que nous étions prêts alors que tout tend à prouver le contraire. En effet, alors que les chiffres de l’épidémie sont en forte hausse depuis plusieurs jours, il n’est plus prévu d’empêcher le brassage des élèves, notamment dans les lycées où la réforme a dynamité le groupe classe. Ainsi, s’il est conseillé de limiter les contacts entre les niveaux de classe en organisant les bâtiments ou en attribuant des étages à un niveau par exemple, tous les élèves d’un même niveau seront amenés à se croiser et à se mélanger dans des groupes, ce qui compliquera considérablement le traçage des cas contacts en cas de contamination.
À ce propos, les consignes sont on ne peut plus floues en ce qui concerne la gestion d’une suspicion d’un cas de Covid chez les élèves. Le rectorat se repose évidemment en grande partie sur l’ARS et répond que ce sera traité au cas par cas, là où les équipes auraient besoin d’un cadre clair. À nos questions sur les informations à donner aux familles pour éviter les rumeurs en cas de suspicion, là encore, aucune réponse n’a été apportée, renvoyant au local la gestion de situations pourtant très angoissantes pour les enseignants et les parents d’élèves.
Les élus de la FSU ont de nouveau largement dénoncé l’application du jour de carence qui contraint les agents à aller travailler, alors même qu’ils pourraient présenter des symptômes du Covid. Au contraire, il est de la responsabilité de l’administration, pour éviter la propagation du virus, de permettre à chacun de s’isoler dès l’apparition de symptômes.
La FSU a également alerté sur la situation des personnels vulnérables, sommés de retourner en présentiel malgré les risques pour leur santé.
Des masques particuliers (chirurgicaux de type 2) seraient en cours d’acheminement pour protéger davantage ces personnels, mais cela ne pourra suffire à garantir leur santé : dans ce cas, l’administration ne prévoit pas d’autre solution qu’un arrêt maladie ordinaire ! Les élus de la FSU dénoncent ce recours au congé maladie pour des personnels qui ne sont pas malades et demandent que des modalités de télétravail soient envisagées.
La question du nettoyage en général et du matériel partagé est considérablement allégée dans le nouveau protocole. Tout repose désormais sur le port du masque et le lavage régulier des mains – difficilement envisageable au vu du nombre de lavabos disponibles dans les établissements scolaires !
Les spécificités de certaines disciplines (EPS, Arts Plastiques, Éducation Musicale, Sciences) n’ont pas été pensées, et la responsabilité est renvoyée au local, laissant chaque enseignant se débrouiller avec ses angoisses et son bon sens.
En réalité, le protocole sanitaire se résume presque exclusivement à la généralisation du port du masque, pour tous et tout le temps.
Madame la Rectrice et ses secrétaires généraux, qui retiraient systématiquement leurs masques avant chacune de leurs interventions, ont pourtant parfaitement illustré la difficulté que représente cette contrainte dans notre métier qui consiste essentiellement à parler… Pour les élèves comme pour les enseignants et l’ensemble des agents, le port du masque de 7h30 à 18h s’annonce donc très éprouvant ! En plus d’être un frein à la communication, à l’échange et à la participation des élèves, le masque risque d’engendrer des tensions supplémentaires, notamment au moment des récréations où bon nombre d’élèves seront tentés de l’enlever…
Les élus de la FSU ont par conséquent pointé les manques de personnels, particulièrement criants dans ce contexte. Il faut plus que jamais recruter des enseignants et des personnels de vie scolaire pour accompagner les élèves dans cette rentrée particulière !
La FSU a conclu ce CHSCT en regrettant que les personnels de l’Éducation nationale aient dû attendre le vendredi 28 août pour avoir enfin quelques éléments de réponse à leurs inquiétudes légitimes. Au contraire, la rentrée aurait dû être préparée et anticipée, comme le demande la FSU depuis le mois d’avril. Cette précipitation et cette improvisation se font, une nouvelle fois, au détriment des personnels et des élèves, en jouant avec leur santé. L’administration croyait au miracle, espérant tout l’été que l’épidémie s’éteindrait. Il n’en est rien ! La responsabilité de l’administration sera lourde à l’égard de ses personnels et des élèves, et donc de la circulation du virus dans toute la société.