Aucune directive officielle émanant du ministère n’a été donnée pour cadrer l’évaluation de ce qui a été fait dans la période par les collégiens, mais les chefs d’établissement donnent déjà leurs propres recommandations sur les notes et appréciations. Cependant il faut redonner du sens aux bulletins scolaires : ceux-ci doivent évaluer les acquis de la période écoulée et conseiller l’élève sur ce qu’il doit améliorer ou poursuivre. Or, lors de la période de la continuité pédagogique, nous savons que nos élèves ont travaillé dans des conditions extrêmement différentes en fonction de l’équipement informatique de leur famille, de l’accompagnement et du suivi de leurs proches. Il semble difficile et même injuste de ne pas en tenir compte.
Ainsi, pour ce qui est des notes, en dehors de celles qui datent d’avant le 13 mars, elles ne devraient pas être prises en compte et tant pis s’il n’y a aucune note.
Concernant les appréciations, certains personnels de direction demandent aux enseignants de « tenir compte du travail et de l’attitude face au travail durant le confinement » ou de faire « apparaître l’assiduité et l’implication de l’élève lors de la continuité pédagogique » ou encore de valoriser les « élèves méritants ». D’autres laissent le professeur principal formuler une appréciation générale.
Dans tous les cas, chaque enseignant est seul responsable de l’évaluation des élèves dans sa matière et il ne faut rien se laisser imposer. Comment évaluer le mérite ou l’assiduité lors du confinement quand nous ignorons les conditions réelles dans lesquelles nos élèves ont vécu ce confinement ?
Ainsi, il est possible de n’écrire aucune appréciation si nous n’avons rien à évaluer ou bien d’utiliser une formule neutre qui ne soit pas discriminante comme « Le travail réalisé ce trimestre n’a pas pu être évalué de manière significative à cause du confinement. » Enfin il faudrait aussi s’interroger sur la notion de « mérite » : un élève qui n’a pas réussi à suivre avec assiduité les cours à distance parce que les conditions dans lesquelles il a passé le confinement ne le lui permettaient pas, a-t-il pour autant démérité ?
N’hésitez pas à nous faire remonter toute pression exercée sur les enseignants pour influencer la manière d’évaluer ou de renseigner les appréciations.