-13 ETP pour les collèges

Malgré l’annulation des 4000 postes prévus par le précédent gouvernement, les collèges de la Manche devront rendre l’équivalent de 13 postes d’enseignants, soit 234 heures de cours qui manqueront pour cette rentrée 2025. Notre administration le justifie par la baisse des effectifs prévus qui correspond à 166 élèves de moins par rapport aux effectifs actuels ! (16285 élèves sont prévus à la rentrée) C’est donc un poste d’enseignant supprimé pour 12 élèves de moins pour cette rentrée, exactement le même tempo que depuis 2014 (145 postes ont été détruits dans les collèges de la Manche depuis 2014). La DSDEN 50 dramatise donc la baisse démographique pour justifier les baisses de moyens imposées cette année encore et pire installe toujours dans le paysage son projet de suppressions de collèges dans un réseau jugé trop dense où certains sont « installés à 7 km de distance » ! La FSU a rappelé la nécessité d’un maillage de services publics et laïcs sur tout le territoire, d’une rénovation du bâti scolaire continue et régulière et a interrogé les pratiques de communication des établissements privés pour attirer des élèves qui manquent dans les effectifs du public.

Les moyens complémentaires

À ce stade, la DSDEN garde en réserve des heures postes qui seront redistribués en seconde phase à hauteur de :

• 52 heures pour « soutien à l’offre de formation » afin de financer des enseignements mis en péril par les groupes de niveaux. Un volume qui, n’en doutons pas, sera à la hauteur des besoins !
• 45 heures pour les ajustements de juin en fonction des effectifs et des dépassements de seuils (28 en 6°, 30 sur les autres niveaux, 23 en REP+, 25 en REP). Des retraits seront hélas aussi effectués dans les établissements perdant des élèves pour financer les abondements nécessaires, car cette réserve est bien maigre.
• 166 heures qui sont provisionnées pour financer les heures de services partagés
• 18 heures qui sont encore en réserve pour financer d’éventuels forfaits UNSS et des labos ( qui sont déjà versés dans les DHG transmises).
• 42 heures pour la création de 2 ULIS non encore implantées.

Choc des savoirs

Par ailleurs, si la réforme « choc des savoirs » est remise en question par la nouvelle ministre sur le DNB couperet pour aller au lycée et les groupes de niveaux en 4-3°, ceux-ci demeurent en 6-5° alors que les textes réglementaires qui les instituent ont été invalidés par le Conseil d’État et qu’aucun autre texte n’est paru à ce jour.
Le bilan de la mise en place de ces groupes de niveaux fait par la FSU 50 et les autres organisations syndicales est très négatif : inefficace, stigmatisant pour les élèves, désorganisant des établissements, pas ou très mal financés au point qu’ils suppriment la plupart des autres dispositifs d’accompagnement des élèves, imposés parfois aux forceps contre la volonté des équipes…

Une volonté de supprimer les 6° SEGPA 

La DSDEN de la Manche souhaite aller vers la suppression des 6° SEGPA pour intégrer les élèves en 6° ordinaire. Initiée au collège Malraux de Granville depuis la rentrée 2024, la mesure semble ravir l’administration nettement moins les collègues et les élèves qui doivent la subir. Il est donc nécessaire de ne pas se laisser imposer les « 6°SEGPA inclusive » et de résister à leur élargissement en s’appuyant sur l’expérience de nos collègues granvillais.

Souffrance au travail

Retraits de moyens, pressions pour accepter des HSA, des missions supplémentaires, des compléments de service, management brutal, perte de sens du métier… Sur ces points, le déni de notre administration persiste, s’enfermant dans un « discours positif » tellement loin de la réalité vécue des personnels.