Dans la réalité, le « Choc des savoirs » se transforme en grand bricolage...
Le CSASD de préparation de rentrée dans les collèges de la Manche s’est enfin tenu le vendredi 2 février après un premier report. Les élus FSU (SNES-FSU et SNEP-FSU) et les autres organisations syndicales ont exprimé leur complète opposition aux « groupes de niveaux » devant s’appliquer à la rentrée prochaine en français et mathématiques sur simple annonce politique alors qu’aucun texte réglementaire n’est pour l’instant paru sur leur mise en place.
Force est de constater que les arguments manquent à la DSDEN pour soutenir cette réforme des groupes de niveaux que la recherche pédagogique condamne pour son inefficacité et son renforcement des inégalités scolaires. C’est pourtant sur cette base que les principaux de collèges travaillent actuellement ce qui met déjà en péril de nombreuses heures de groupes en sciences, en langues, des heures d’options…
Les échanges menés avec la DSDEN montrent à quel point l’administration navigue à vue et n’est pas encore en capacité de comprendre et d’évaluer les conséquences de cette réforme sur les dotations nécessaires, les services des enseignants et les « ressources humaines » ! Nous allons donc subir un immense bricolage si notre action collective n’arrête pas la mise en place de cette réforme destructrice.
Quelques infos glanées tout de même lors de cette réunion :
- Des prévisions d’effectifs en légère baisse (-100 élèves)
- Une DHG départementale stable en HP
- + 2.5 ETP en HSA ce qui porte la part d’HSA à près de 9%
- La hausse des redoublements que le ministre Attal avait mis en avant n’est pas prise en compte dans les prévisions d’effectifs, les redoublements devant finalement rester « à la marge ». Eh oui !
- La création de 4 nouvelles ULIS collèges (implantations connues au prochain CSA)
- La création d’une classe prépa lycée pour les non admis au DNB.
- Des réserves sont constituées pour financer ces 4 ULIS, une centaine d’heures pour ajuster en mars si les groupes de besoins sont carnivores et 60 heures pour ajuster en juin en fonction des effectifs. 52 heures sont en réserve pour financer les chorales après « vérification de leur mise en place effective »
- Les groupes « faibles » peuvent dépasser 15 élèves, ce chiffre étant « indicatif », les autres groupes peuvent dépasser 30 élèves.
Bien sûr, si des difficultés demeurent dans cet édifice si bien pensé, c’est évidemment « la faute des petits collèges » !
Le SNES-FSU 50 a bien évidemment demandé le rétablissement de la 26e heure en 6e sur un enseignement de Technologie. Nous avons condamné les pressions qui s’opèrent actuellement sur les collègues de technologie pour les inciter à prendre des heures de mathématiques.