Périmètre de Rouen :
La crise sanitaire que nous traversons depuis un an a mis en lumière le problème des classes surchargées, contraignant la grande majorité des lycées à opter depuis plusieurs mois pour un enseignement hybride qui ampute de 50 % les cours en présentiel. Loin de tirer les leçons de ces conditions d’enseignement très dégradées, le ministère de l’Éducation Nationale maintient sa politique de rigueur budgétaire en supprimant pour la rentrée 2021 l’équivalent de 79 postes dans les lycées de l’académie qui accueilleront pourtant 119 élèves supplémentaires. Ainsi, Blanquer nie les conséquences du confinement et du fonctionnement des lycées en ½ groupe sur la scolarité des élèves, empêchant l’amélioration de leur encadrement qui aurait permis de remédier aux difficultés qu’ils ont pu rencontrer.
Pour les lycées du périmètre Rouen, le Rectorat annonce la création de 10 ETP supplémentaires (1 Equivalent Temps Plein = 18h, c’est-à-dire 1 poste de certifié). La réalité est tout autre !
Comment le rectorat masque les suppressions de postes
En comparant les effectifs prévus pour la rentrée 2021 avec ceux qui étaient prévus pour la rentrée 2020, il apparaît que ces mêmes lycées accueilleront 611 élèves supplémentaires. Cette hausse du nombre d’élèves s’accompagnera d’une diminution de 581,33 Heures Postes (HP), soit l’équivalent d’au moins 32 ETP.
Dans le même temps, les taux d’heures supplémentaires (HSA) sont en augmentation dans la quasi-totalité des lycées. Le ministère de l’Éducation Nationale tente ainsi de masquer les suppressions de postes en augmentant la charge de travail des enseignants, qui est déjà pléthorique depuis les réformes du lycée et du bac Blanquer. La possibilité laissée aux chefs d’établissements d’imposer jusqu’à 2 heures supplémentaires à chaque enseignant participe à cette logique. Pour ventiler ces HSA, le risque est grand que les temps partiels sur autorisation de certains collègues soient ainsi remis en cause.
Le SNES-FSU appelle les enseignants à refuser collectivement ces heures supplémentaires et soutiendra toutes les formes d’actions (motions, interpellation des parents ou de la presse, des députés, grève…) décidées localement et visant à dénoncer le manque de moyens attribués pour la rentrée 2021.
La grève du mardi 26 Janvier sera l’occasion de porter haut et fort ces revendications !
On trouvera ci-dessous :
• le tableau des DHG prévues pour la rentrée 2021 pour chaque lycée du périmètre Rouen de l’académie ;
• un tableau comparant pour chaque lycée l’évolution de la DHG prévue pour la rentrée 2021 à celle prévue pour la rentrée 2020.
Périmètre de Caen :
Le CTA s’est tenu aujourd’hui lundi 18 janvier. Parmi les documents fournis, les DHG de chaque lycée ont été présentées. Vous en trouverez une synthèse réalisée par nos soins lycée par lycée en bas de cette page.
Le constat est sans appel : c’est une destruction massive de postes à la rentrée prochaine sur le périmètre Caen (c’est-à-dire celui de l’ex Basse Normandie) et un nombre de HSA qui explose !
En effet, les documents indiquent que pour une perte attendue de 492 élèves, la DHG globale baisse de 125h. Cette perte, déjà conséquente, est insupportable par son transfert massif d’heures postes (HP) vers les HSA.
Ainsi, les documents montrent :
- une évolution effrayante de -839h postes (soit près de 47 ETP !)
- une évolution intolérable de +694h en HSA !
La DHG 2020 présentée en janvier de l’année dernière pour cette année scolaire courante donnait 10,9% du total sous forme d’HSA. En 2021, ce ratio sera de 12,7 % !
Les conséquences concrètes sont les suivantes :
- Des heures supplémentaires imposées pour tout le monde, et la plupart du temps les chefs d’établissement en proposeront bien au-delà des 2 réglementairement imposables,
- Des mesures de carte scolaire et des compléments de service en forte augmentation,
- Encore plus d’élèves à prendre en charge par enseignant, des conditions de travail accablantes,
- Une pression sur les collègues en temps partiel sur autorisation qui fait craindre de fortes menaces sur leur maintien,
- Un blocage du mouvement intra 2021,
- Une dégradation du service des TZR.
Le SNES-FSU appelle les enseignants à refuser collectivement ces heures supplémentaires et soutiendra toutes les formes d’actions (motions, interpellation des parents ou de la presse, des députés, grève…) décidées localement et visant à dénoncer le manque de moyens attribués pour la rentrée 2021.
La grève du mardi 26 janvier sera l’occasion de porter haut et fort ces revendications !