Depuis plusieurs mois, le SNES-FSU demande un aménagement des épreuves de la session 2021 du baccalauréat pour tenir compte de la situation sanitaire et des disparités de préparation des élèves.
Cependant, le ministre Blanquer s’obstine toujours à vouloir maintenir sa réforme du baccalauréat, pourtant unanimement dénoncée et à improviser des « pseudo-aménagements » qui n’ont pour effet que de renforcer les inégalités déjà existantes et rendre encore plus stressante cette fin d’année scolaire, tant pour les élèves que pour les enseignants.
À l’approche des épreuves de Français, de Philosophie et du Grand oral pour lequel les élèves n’ont eu quasiment aucune préparation, le SNES-FSU Normandie est intervenu auprès de la DEC (Division des Examens et Concours du rectorat) pour avoir des précisions sur les modalités d’organisation de ces épreuves et rappeler ses revendications.
Protocole sanitaire lors des épreuves
Le rectorat laisse chaque chef de centre d’examen déterminer les mesures sanitaires à mettre en œuvre au cours des épreuves. En l’absence de consignes précises, les protocoles sanitaires appliqués seront à géométrie variable selon les établissements et l’absence d’anticipation de certaines mesures ne peut que faire craindre le pire.
À titre d’exemple, aucune réponse précise n’est actuellement apportée aux questions suivantes :
- quelles sont les mesures prévues pour permettre aux élèves de s’alimenter ou de boire (ce qui suppose d’enlever le masque) lors des épreuves écrites ?
- comment limiter le brassage et le croisement des candidats dans les zones d’attente avant les épreuves orales ?
- comment sera prise en charge la désinfection des tables et des chaises entre chaque candidat interrogé à l’oral ?
D’autres problèmes pourtant prévisibles demeurent à ce jour non résolus, comme celui du remplacement des examinateurs qui seraient cas contact ou positifs à la COVID ou qui doivent recevoir une 2e dose de vaccin dans la période d’interrogation orale.
Le SNES-FSU appelle les examinateurs à être très vigilants sur les mesures sanitaires mises en œuvre dans leur centre d’examen. Il ne faut pas hésiter à interpeller le chef de centre sur toutes les situations problématiques qui se poseraient, à les consigner au niveau du Registre Santé Sécurité au Travail du centre d’examen (tous les détails en cliquant ici) et à alerter la section académique du SNES-FSU pour intervention auprès du rectorat.
Épreuves Anticipées de Français (EAF), épreuve de Philosophie et Grand Oral :
Afin de limiter la charge de travail des correcteurs et examinateurs, le SNES-FSU a demandé que cette dernière soit répartie sur l’ensemble du vivier de correcteurs et examinateurs mobilisables et qu’il n’y ait pas de convocations multiples.
Pour les EAF :
Le rectorat a indiqué que la majorité des collègues de lettres seront convoqués pour les écrits et les oraux, avec en moyenne 30 à 40 copies par correcteur, la réunion d’harmonisation étant prévue le 6 juillet. Le SNES-FSU a demandé que les collègues de lettres sollicités soient déchargés de surveillance des épreuves de français et de philosophie le 17 juin afin d’avoir une journée de plus pour la lecture des descriptifs. Le rectorat a répondu qu’une consigne serait donnée aux chefs d’établissements.
Pour l’épreuve de philosophie :
Le rectorat a précisé que chaque correcteur recevra à compter du 18 juin environ 120 à 130 copies, la réunion d’harmonisation étant prévue le 30 juin. Le SNES-FSU a vivement dénoncé la charge de travail pléthorique imposée à ces correcteurs ainsi que le délai de correction beaucoup trop court (seulement 7 jours ouvrés).
Certains enseignants de lettres ou de philosophie seront convoqués pour l’épreuve du Grand oral en tant que spécialistes de l’enseignement HLP (Humanité, Littérature et Philosophie). Les professeurs de lettres ainsi mobilisés ne seront pas sollicités pour les oraux des EAF ; ceux de philosophie mobilisés auront un nombre de copies à corriger moindre (de l’ordre de 60 quand même !).
L’épreuve du Grand oral se déroulera du 21 au 25 juin, avec une moyenne de 12 candidats par jour par binôme d’examinateurs. Le SNES-FSU a demandé une diminution de ce nombre de candidats, les journées d’interrogation s’annonçant très longues et épuisantes puisqu’il faudra en plus assurer pour chaque candidat l’harmonisation entre les deux membres du jury.
Enfin, le SNES-FSU a demandé que les enseignants en service partagé entre plusieurs établissements (par exemple, entre lycée et collège) soient déchargés de cours durant la période de correction.
Sous-jurys :
Comme l’an passé, des sous-jurys seront mis en place dans l’académie afin d’harmoniser les notes de contrôle continu et de pré-délibérer. Ces derniers se tiendront le 1er juillet.
N’hésitez pas à faire remonter au SNES-FSU académique tout problème rencontré au cours de ces épreuves de baccalauréat. Nous pourrons en cas de nécessité intervenir directement auprès des services du rectorat.