22 septembre 2020

Collèges/Lycées

Rentrée dans les lycées : les effets délétères de la réforme Blanquer mis au grand jour

Rentrée dans les lycées : les effets délétères de la réforme Blanquer mis au (…)

Depuis Septembre 2020, la réforme Blanquer s’applique désormais sur les 3 niveaux du lycée, entraînant de nombreux dysfonctionnements dans les établissements.

Les choix de spécialités effectués par les élèves courant juin chamboulent souvent la structure des lycées présentée en janvier dans les CA : cela oblige en dernière minute à ouvrir ou fermer des groupes, avec des conséquences néfastes sur les services des personnels (compléments de service, heures supplémentaires imposées, …).

Les multiples combinaisons de spécialités font exploser le groupe classe (qui ne demeure que dans les quelques enseignements de tronc commun) et complexifie la tâche des professeurs principaux dont les missions se trouvent bafouées. Dans de nombreux lycées, ces derniers sont d’ailleurs souvent difficiles à trouver. L’annonce de mise en place de deux professeurs principaux en classe de terminale pour mieux accompagner les élèves dans leurs choix d’orientation post-bac tient plus de l’effet d’annonce que de la réalité de terrain.

Les multiples combinaisons de spécialités sont également responsables des emplois du temps « gruyères » - parfois intenables - qui participent à la dégradation des conditions d’étude des élèves et de travail des enseignants.

La mise en place du tronc commun permet de gonfler un peu plus les effectifs par classe (souvent 35, mais ce seuil symbolique est parfois dépassé) empêchant toute prise en charge individualisée des difficultés des élèves. L’insuffisance des dotations (notamment celle des heures marges attribuées pour chaque division) ne permettent pas de mettre en place des dédoublements partout où cela serait nécessaire, ni de financer l’Accompagnement Personnalisé (dont la disparition est quasiment généralisée) ou le maintien des options qui sont souvent sacrifiées.

Les nouveaux programmes, très exigeants dans de nombreuses disciplines, sont pléthoriques au regard des heures d’enseignement allouées. Ces dernières sont par ailleurs régulièrement tronquées par les évaluations en tout genre imposées par le ministère (Evaluations Communes du nouveau baccalauréat, épreuves terminales ramenées au mois de mars obligeant à traiter l’essentiel du programme de terminale en 6 mois, etc.).

La banque nationale des sujets (BNS) pour les différentes épreuves du baccalauréat s’enrichit de manière variable selon les disciplines : sujets « zéro » et grilles d’évaluation sont disponibles sur Eduscol et restent souvent peu satisfaisants.
Déjà très controversé l’année dernière dans certaines disciplines, le recours à des modalités de notation sous forme de curseurs - parfois multiples pour un même exercice - complexifie la tâche des évaluateurs, la rendant encore plus chronophage pour un résultat qui finalement manque de lisibilité.

Le SNES-FSU rappelle que le temps des corrections ne peut pas être ajouté au temps d’un service hebdomadaire normal : une décharge d’enseignement est alors indispensable.

La réforme du lycée et du nouveau baccalauréat entraînent une profonde transformation du métier d’enseignant, responsable de nombreuses situations de souffrance au travail (multiplication du nombre d’élèves par enseignant, perte de sens…).

Le SNES-FSU a alerté depuis longtemps sur les conséquences désastreuses de ces réformes et en a malheureusement prédit les ravages. Leur abrogation demeure plus que jamais nécessaire !