Volonté affirmée de la nouvelle secrétaire d’État auprès du ministre des Armées et du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, chargée de la Jeunesse et du Service national universel (SNU) Prisca Thévenot : Que « le SNU devienne un passage républicain pour tous les jeunes » et qu’il se généralise.

Le ministère de l’Éducation nationale lance actuellement des appels à projet dans les lycées pour la mise en place d’une labellisation « classes engagées » voire « lycées engagés » qui intégrerait le SNU sur le temps scolaire. Présenté le 15 juin 2023, le nouveau dispositif supposé généraliser le SNU concerne les classes de 2de générale, technologique et professionnelle, et de 1re année de CAP.

Référent SNU

La « classe engagée » s’inscrit dans une démarche pédagogiquement innovante et il est prévu une aide financière dédiée au référent SNU dans chaque lycée concerné.
Sur proposition d’enseignants ou d’équipes pédagogiques, ces classes s’engageront sur une année scolaire dans un projet global intégrant le séjour de cohésion de 12 jours organisé dans les mêmes conditions qu’un voyage scolaire à partir de mars 2024, en lieu et place des enseignements inscrits à l’emploi du temps.

Le SNU, accueilli dans un centre régional dédié, se décline en 2 parties :

  • Tronc commun : valeurs de la République, environnement, défense et mémoire, sécurité intérieure et résilience, activités sportives
  • Partie thématique de 3 jours choisie par l’enseignant parmi les 4 proposées : Défense et Mémoire ; Sport et Jeux Olympiques et Paralympiques ; Environnement ; Résilience et Prévention des risques

Les enseignants auront la possibilité d’accompagner leurs élèves sur la partie thématique. Lors de la partie tronc commun, ils seront exclusivement pris en charge par les personnels du centre. Cela n’est pas rassurant car des faits graves lors des séjours SNU sont régulièrement révélés par la presse montrant le caractère bancal de ce dispositif.

Besoin d’école, pas de SNU !

C’est à nouveau une baisse du nombre d’heures consacrées aux apprentissages qui va à l’encontre de notre travail quotidien de formation de citoyen.nes libres, disposant d’un esprit critique, s’appropriant les notions d’engagement, de responsabilité et de solidarité.
Dans ce schéma, les séjours de cohésion ne sont pas obligatoires mais il n’y a, à ce jour aucune précision sur le devenir des élèves qui refuseraient ou ne pourraient y participer. Pire, alors que la secrétaire d’État à la jeunesse assure que le dispositif sera ouvert sans condition de nationalité, il n’y a pour l’instant aucun texte réglementaire, ni même de projet de texte, qui permette l’abandon de la clause de nationalité. D’ailleurs, le séjour de cohésion inclut la journée Défense et citoyenneté, qui ne s’adresse qu’aux jeunes de nationalité française. Pour rappel, le SNU a été créé par un décret modifiant le code du service national.

Comme toute expérimentation modifiant le temps scolaire et portant sur l’ouverture de l’établissement à son environnement, ces projets sont obligatoirement soumis au vote du conseil d’administration. Le SNES-FSU appelle dès maintenant les équipes à refuser leur mise en place par un vote contre.

Le SNES-FSU ainsi qu’une très grande majorité des organisations syndicales appellent à l’abandon de la généralisation du SNU et de son déploiement sur le temps scolaire et réclament le basculement de l’enveloppe budgétaire du SNU dans l’Éducation nationale, à la Jeunesse et aux Sports.

Clarisse Macé