Les DHG des lycées normands ont été présentées lors du Comité Social d’Administration (CSA) académique du lundi 27 janvier. Selon les prévisions du rectorat, à la rentrée 2025, ces établissements accueilleront 160 élèves de moins qu’à la rentrée 2024 (et 1081 élèves de moins par rapport aux effectifs prévus il y a un an pour cette dernière rentrée).
Après des années de diminution des dotations qui ont eu pour effet d’augmenter les effectifs par division et de restreindre les dédoublements, il aurait été possible de mettre à profit la baisse démographique pour améliorer le taux d’encadrement des élèves, a minima en maintenant les DHG actuelles partout où les effectifs attendus seront moindres. Le rectorat maintient cependant le cap des années précédentes puisqu’à l’échelle de la Normandie, 1094 heures d’enseignement seront supprimées dans les lycées par rapport aux dotations octroyées en janvier 2024 (voir le tableau ci-dessous recensant les DHG attribuées à chaque établissement).
Cette baisse de dotation se traduira par la suppression de 933 heures postes (HP) dans les lycées de l’académie, soit l’équivalent de 56 postes (sur la base 1 poste = 16,81 HP). Si l’on compare les dotations prévues pour la rentrée 2025 aux dotations réellement attribuées aux lycées à la rentrée 2024, ce sont 1568 Heures Postes qui seront supprimées dans l’ensemble de ces établissements. Cela représente 93 postes, soit l’équivalent de la fermeture d’un lycée. Ainsi, non seulement les moyens horaires attribués lors des ajustements de l’été 2024 sont totalement récupérés, mais en plus de nouvelles ponctions sont opérées !
Dans le même temps, le rectorat maintient un taux d’HSA similaire à celui prévu pour la rentrée 2024 dans la quasi-totalité des établissements (la moyenne académique étant de 13,1 % d’HSA). Bien qu’il y aura moins d’enseignants dans les lycées, ceux qui resteront en poste seront fortement « incités » à effectuer davantage d’heures supplémentaires.
Le SNES-FSU appelle les enseignants à refuser collectivement les heures supplémentaires (par exemple, sous forme de courrier commun adressé au chef d’établissement). Nous rappelons qu’il ne peut être imposé plus de 2 HSA dans le service des enseignants (pondérations comprises) et que la notion de « face-à-face pédagogique » souvent mise en avant par les chefs d’établissements pour inciter l’acceptation d’heures supplémentaires n’a aucun fondement réglementaire. Nous rappelons également que la charge de travail des enseignants s’est considérablement accrue depuis plusieurs années, entraînant une multiplication des burn-out (le ministère lui-même reconnaît qu’en moyenne les enseignants effectuent 43 h de travail hebdomadaire).
Depuis plusieurs années, de plus en plus d’enseignants sont victimes d’une suppression de poste ou se voient imposer un complément de service dans un autre établissement alors que les heures d’enseignement à dispenser dans leur discipline sont suffisantes pour éviter ces situations. Les représentant
es du SNES-FSU dénoncent systématiquement ces aberrations et demandent leur annulation lors du groupe de travail relatif à l’examen des créations / suppressions de postes dans les lycées qui se tient généralement courant mars. Nous dénonçons également chaque année les tentatives de certains chefs d’établissement de conditionner le maintien d’enseignements ou de dédoublements à l’acceptation d’HSA par les collègues. N’hésitez pas à nous informer de ces situations et à les dénoncer lors du conseil d’administration lors de l’examen de la DHG.Contrairement aux années précédentes, les IMP attribuées aux lycées généraux et technologiques pour la rentrée 2025 n’ont pas été communiquées en même temps que les DHG. Il est à craindre que le nombre d’IMP attribuée à chaque lycée soit encore en diminution après la baisse de 12,1 % (-177 IMP) constatée entre les rentrées 2023 et 2024. Ces moyens sont pourtant nécessaires pour rémunérer des tâches essentielles au fonctionnement des établissements (coordination disciplinaire, gestion des réseaux informatiques des lycées, tutorat des élèves…). Faut-il y voir une tentative du rectorat de proposer ces missions aux enseignants en contrepartie de la signature du Pacte dénoncé par le SNES-FSU ?
Agir dans son établissement au moment de la DHG
Afin de faciliter le décryptage de chaque DHG présentée, le SNES-FSU met à disposition un tableur et sa notice (qui permettent également de chiffrer facilement par enseignement les besoins horaires qui manqueraient). Le SNES-FSU appelle les professeurs à demander les dotations complémentaires nécessaires à l’aide de motions votées en CA, demande d’audience au rectorat, interpellations médiatiques, pétitions associant les parents d’élèves… Lors des conseils d’administration, il appelle à voter CONTRE toutes les répartitions de DHG qui ne permettent pas d’assurer des conditions d’enseignement satisfaisantes.
N’hésitez pas à informer la section académique du SNES-FSU (normandie@snes.edu) des conséquences de la DHG sur votre établissement. Nous soutiendrons toutes les initiatives locales et relaierons auprès du rectorat toutes les demandes complémentaires de dotations.