Les représentants CPE de la FSU étaient conviés à un groupe de travail sur les postes de CPE. Le ministère ayant demandé à l’académie de Normandie de rendre 3 postes. Nous nous sommes fermement opposés à la fermeture de tout poste.


Voici la déclaration que nous avons lue en ouverture du GT :

Nous tenons à vous remercier pour l’organisation de ce groupe de travail, qui est une occasion de dialogue entre l’administration et les représentants syndicaux des personnels CPE, et ce malgré l’absence regrettée des IA IPR EVS. Deux ans après notre dernier GT, cela commençait à faire long, alors que les conditions de travail des CPE sont particulièrement tendues.
 
Notre profession fait, en effet, face à une explosion de sa charge de travail pour de multiples raisons : la lutte contre le harcèlement, les problématiques psychologiques des adolescents, l’absentéisme parfois stratégique des élèves pour éviter le contrôle continu en lycée, ou bien les missions particulières déléguées par les chefs d’établissement, qu’elles soient ou non rémunérées.
 
De fait, organiser le suivi quotidien, de près de 600 élèves, en lien avec les enseignants, les parents, les personnels de santé et sociaux… requiert un extraordinaire dévouement, voire un sens du sacrifice, tant la tâche est immense pour les seules épaules d’un être humain. Il n’existe aucun collègue qui, dans son quotidien, ferme son bureau le soir en se disant qu’il a terminé tout ce qu’il aurait voulu faire.
 
C’est la raison pour laquelle la FSU considère qu’il n’y a pas, à l’heure actuelle, de CPE en « surplus » dans les établissements scolaires normands. Aussi attendions-nous ce GT avec une grande inquiétude : celle de devoir annoncer à des collègues qu’ils devront faire au mieux, avec encore moins.
 
Nous avons interrogé des collègues des établissements concernés par vos propositions de suppressions de poste CPE. Au Lycée des Bruyères à Sotteville, qui accueille 1200 élèves dont une part non négligeable provient de collèges REP et REP+, dans des séries technologiques. Au Lycée Maurois d’Elbeuf, dans une ville ou la moitié de la population est sans emploi, et où la création d’un lycée international à Bourg Achard crée une perspective de fuite des meilleurs élèves de l’établissement. Dans la ville portuaire populaire de Fécamp encore, où près de 1500 élèves du LP et LGT se croisent et où vos calculs semblent dire qu’un CPE pour presque 400 élèves, c’est bien trop. Nous avons regardé aussi la situation du lycée Decrétot aussi, établissement classé politique de la ville, à Vernon, qui recrute des bacheliers professionnels et technologiques des établissements du secteur dont un en REP.
Le mode de calcul utilisé vient donc raboter des moyens mis dans les milieux populaires. Il nous semble, a contrario, qu’un élève qui suit une formation professionnelle, technologique, ou qui provient d’un milieu défavorisé, a besoin d’un suivi renforcé, et qu’à ce titre, on ne peut risquer de laisser, dans les établissements ciblés, se développer encore plus d’absentéisme, de souffrance psychologique des élèves, ou de harcèlement en milieu scolaire.
 
À ce titre, nous nous interrogeons sur les postes de CPE. Les documents du CSAMEN nous indiquent que 678 emplois de CPE étaient dédiés à l’académie de Normandie en 2023. Ce seront 675 en 2024. Votre tableau nous indique 633 postes auxquels s’ajoutent 4 postes en EREA. Les 38 manquants sont-ils des moyens de remplacement ? ou bien sont ils affectés à d’autres tâches ou responsabilités ?
 
Enfin, nous nous interrogeons sur les décisions prises dans ce même GT il y a deux ans. Votre tableur indique que les postes supplémentaires destinés au collège Fontenelle de Gisors et au Lycée Louise Michel de Gisors ont disparu depuis ? Que sont-ils devenus ?
Pour pouvoir assumer le travail de suivi et le travail éducatif, nous vous rappelons que nous revendiquons un CPE par tranche de 250 élèves, et des équipes pluri-professionnelles en nombre et formés pour pouvoir prendre en charge collectivement les élèves et l’ensemble des problématiques qu’ils rencontrent dans leur scolarité.