Hier, jeudi 18 janvier, s’est tenu le CSA académique. Dans cette instance, la Rectrice ventile les suppressions de postes demandées par le ministère. Contrairement à ce que la ministre fait croire dans les médias, prétendant qu’aucun poste d’enseignant ne sera supprimé pour la rentrée 2024, la Rectrice de Normandie annonce la suppression de 110 postes dans le primaire, de 93 postes dans le secondaire, ainsi que de 3 postes de CPE, 6 postes d’administratifs et 1 poste de personnel de direction.
La FSU a commencé par condamner les propos de la nouvelle ministre de l’Éducation Nationale qui s’est placée d’emblée dans le camp des ennemis de l’École Publique.
L’essentiel de l’ordre du jour portait sur les moyens et la préparation de la rentrée 2024. Malgré les tentatives d’enfumage de l’administration qui maquille l’équivalent de 54 équivalents temps plein comme des postes qui seraient donnés au titre du « Choc des savoirs », les chiffres ne sauraient mentir. Contrairement aux mensonges de la ministre qui affirmaient hier qu’aucun poste d’enseignant ne serait supprimé à la rentrée 2024, ce sont bien 110 postes d’enseignants qui seront supprimés dans le primaire, 93 dans le secondaire, 3 parmi les CPE et 6 parmi les administratifs.
Collèges
Groupes de niveau
La FSU a dénoncé la suppression sèche de l’heure de technologie en 6e.
La direction académique a prétendu qu’elle était réinjectée dans les DHG pour financer une toute petite partie des groupes de niveaux. Le reste devra être financé par la marge d’autonomie.
Au-delà du combat politique contre ces groupes de niveau, qui instaurent une école du tri social et un système scolaire à deux ou trois vitesses, la FSU a pointé toutes les difficultés techniques et interrogé sur le financement de ces groupes.
Le rectorat a confirmé que ces groupes devraient être constitués fin septembre, puisqu’en fonction des évaluations nationales de 6e : la prévision et la constitution des groupes en amont s’annoncent donc plus que compliquées.
Le financement des groupes de niveaux par la marge d’autonomie pose problème. Pour créer un groupe supplémentaire (en français ET en maths, en 6e ET en 5e), il faut en effet compter 17 heures de DHG. Cela se fera donc nécessairement au détriment d’autres enseignements, d’options latin, de groupes de langues, de regroupements en sciences…
La FSU a également insisté sur l’extrême contrainte autour des barrettes, des alignements d’emplois du temps qui auront des conséquences néfastes sur toutes les disciplines.
Pire, la FSU a démontré, en s’appuyant sur de nombreux exemples, que la ressource humaine ne permettait pas de couvrir les besoins qui vont se présenter en français et en maths : dans aucun collège, il n’y a assez de professeurs de mathématiques pour intervenir simultanément dans des groupes de mathématiques qui doivent être alignés pour permettre les regroupements et les passages d’un groupe à l’autre. Le problème va également se poser très souvent en français. À nos interrogations sur les ressources, le rectorat a reconnu une forme de difficulté (sic !) et espère que des recrutements massifs de contractuels non formés suffiront à boucher les multiples trous !! La FSU a solennellement alerté sur le fiasco à venir : en octobre 2024, si l’administration persiste dans cette voie, de nombreux groupes de niveau, financés par la suppression du latin ou de l’allemand, n’auront pas de professeurs devant eux !
Inclusion :
La FSU a interrogé la rectrice sur la place des élèves ULIS dans ces groupes de niveaux. S’il s’agit désormais de reléguer systématiquement les élèves en situation de handicap dans le groupe des plus faibles, c’est un renoncement scandaleux au principe même de l’inclusion, à toute ambition pour nos élèves.
LP et LGT
La FSU a une nouvelle fois dénoncé les projets mortifères de réforme de la voie professionnelle et l’absence actuelle de nouvelles grilles fait que la rentrée 2024 se prépare à l’aveugle. La précipitation et le flou dans lesquels la rentrée se prépare ne sont pas raisonnables : le SNUEP-FSU demande toujours l’arrêt de cette réforme.
Dans les Lycées Généraux et Technologiques, l’entourloupe des chiffres se poursuit : les effectifs présentés ne semblent pas tous correspondre à la réalité, les postes sont une nouvelle fois amputés de 30,5 ETP en heures postes et de 8 ETP en HSA. Alors que les effectifs dépassent déjà souvent 35 élèves, que les marges sont réduites à peau de chagrin, cette réduction de moyens va encore accentuer les problèmes et tendre les répartitions.
La mise en œuvre des classes « prépa-lycée » pour les élèves n’ayant pas obtenu leur DNB démarre à titre expérimental à la rentrée dans un lycée par département – la liste semble actuellement à l’étude, signe de l’impréparation en la matière. Cette classe départementale est financée à hauteur d’1,5 ETP par établissement préfigurateur, sans que personne n’ait su nous dire pour y faire quoi, dans quel but, avec quels personnels et quels élèves volontaires…
Un bilan lycées est à retrouver dans cet article, et ci-dessous les évolutions de DHG par lycée.
CPE
La FSU a également protesté contre la fermeture prévue de 3 postes de CPE. Nous avons rappelé l’épuisement des équipes de vie scolaire, en collège comme en lycée, les multiples sollicitations et l’avalanche de tâches qui leur sont confiées. Nous avons pointé, encore une fois, la contradiction entre l’affichage de la priorité accordée à la lutte contre le harcèlement en milieu scolaire et la réalité de ces suppressions de postes !
Zones de Remplacement
Dans le cadre de la fusion, le rectorat a entrepris de re-définir les zones de remplacement pour les collègues TZR.
Alors même que les besoins de remplacement sont criants, que le nombre de TZR est déjà insuffisant, que les distances parcourues par les TZR sont souvent immenses, le rectorat a décidé d’agrandir encore les Zones de Remplacement dans l’ancien périmètre rouennais – tout en les réduisant (enfin !) sur l’ancien périmètre de Caen.
Ainsi, l’académie de Normandie est découpée en zones complètement déséquilibrées puisque, si la zone de Caen compte désormais 17 communes, comme celle de Flers par exemple, celles de Bernay et d’Évreux comptent maintenant 43 communes et celles de Rouen 57, soit plus d’une centaine d’établissements ! C’est une dégradation considérable des conditions de travail des collègues TZR qui se profilent, un allongement des temps de trajet déjà souvent conséquents et, de ce fait, une dégradation de la qualité des remplacements au détriment des élèves.
La FSU accompagnera tous les collègues TZR qui refuseront ce nouveau découpage !
Et dans les départements...
les informations seront actualisées au fur et à mesure des CSA départementaux
La rentrée 2024 dans les collèges de l’Eure
La rentrée 2024 dans les collèges de Seine-Maritime
La rentrée 2024 dans les collèges du Calvados